Le MIRAMAP est co-requérant dans une action en justice contre l’Etat pour dénoncer l’insuffisance des mesures du troisième Plan National d’Adaptation contre le Changement Climatique (PNACC 3). Avec Greenpeace, Oxfam France, Notre Affaire à tous, onze sinistrés et associations de soutien font une « demande préalable » à l’Etat suivie probablement d’une requête introductive auprès du Conseil d’Etat. Cette démarche a deux objectifs principaux : faire condamner l’Etat et l’obliger à mieux protéger la population et aussi de sensibiliser au fait que les dégâts causés par le changement climatique sont déjà là parmi nous en France métropolitaine et Outre-mer et impactent déjà douloureusement des « sinistrés du climat ».
Notre part est de témoigner des pertes agricoles dues au changement climatique et des conséquences sur l’alimentation de la population.
La sensibilisation/mobilisation va durer entre 3 et 6 ans. Toutes les occasions seront saisies pour remettre le sujet au centre des actualités médiatiques.
Quel est le rôle des AMAP, des paysan·nes en AMAP et des réseaux dans cette requête ?
Outre le rôle de Florent Sebban et moi (Evelyne Boulongne) en tant que porte-parole du MIRAMAP, nous pouvons apporter des témoignages de fermes qui ont eu des pertes de production dues clairement au changement climatique (inondation, sécheresse, canicule, gel tardif sur floraison précoce, attaques fongiques prolongées, tempête etc) et des témoignages d’amapien·nes qui ont été solidaires et qui ont dû s’adapter à la situation de leur paysan·ne partenaire sinistré·e.
Florent et moi pouvons centraliser ces témoignages. Ils seront visibles ou non dans la Presse selon le choix de la personne. Nous mettrons les personnes qui témoignent en contact, si elles sont ok, avec l’équipe de notre Affaire à Tous pour un éventuel tournage vidéo du témoignage sur la ferme.
Le MIRAMAP va centrer la lettre d’info de mai sur le sujet des pertes agricoles en AMAP et leurs conséquences, donc tous les témoignages sont utiles à nous faire parvenir.
Pour le recueil de témoignage, les questions posées peuvent être :
- Aux paysan·nes :
-
- Estimez-vous avoir été victimes d’aléas de culture liés aux changements/dérèglements climatiques ? Si oui, pouvez-vous : détailler ces pertes (type de culture, quantité perdue, etc), détailler le ou les événement(s) y ayant conduit (sécheresse, tempête, inondation, etc) ainsi que la date des faits.
- Jugez-vous que ces aléas ont eu un impact économique ou social sur votre ferme (désabonnement d’amapien·nes, diminution du revenu, augmentation du stress, autre) ?
- Des mesures d’aide pour s’adapter à ces aléas climatiques auraient-elles pu vous permettre de passer cette période plus simplement (économiques, techniques, sociales, autres) ? Lesquelles ?
- Aux amapien·nes :
- Quand la ferme partenaire de votre AMAP a été sinistrée, quels soutiens ont été apportés par votre AMAP ou par une partie des amapien·nes pour aider les paysan·nes dans l’épreuve, tant matérielle que psychologique ?
- L’activité de la ferme a-t-elle pu reprendre normalement ? Au bout de combien de temps ? Avec quelles adaptations ?
- Si l’activité agricole n’a pu être reprise à cause des dégâts ou l’accumulation de conséquences des dégâts, quelle a été la suite du sinistre ?
Les AMAP sont des laboratoires où s’expérimentent toutes sortes de solutions d’adaptation à toutes les crises. Nos principes de solidarité créent un modèle résilient et protecteur, mais à + 4°C d’ici la fin du siècle, ça va être compliqué.
Continuons d’inventer des solutions et faisons savoir que les solutions sont déjà là, elles aussi, mais qu’il faut les généraliser par des mesures à tous les niveaux politiques.
AMAPicalement
Evelyne Boulongne
Administratrice amapienne et porte-parole du MIRAMAP
Florent Sebban
Administrateur paysan et porte-parole du MIRAMAP